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Harcèlement moral au travail : comment le reconnaître ?

Dernière mise à jour : 26 mai 2020


Au bureau vos conditions de travail se dégradent : vous vous sentez chaque jour agressé par des mots désobligeants, des regards malveillants, des attitudes humiliantes… S’agit-il de harcèlement moral ?

Depuis 2002 le code du travail définit le harcèlement moral par des agissements répétés qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail d’un salarié, susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé mentale ou physique ou de compromettre son avenir professionnel.


10 situations qui peuvent constituer du harcèlement moral au travail

On vous humilie devant vos collègues

En votre absence, votre manager profite d’une réunion de l’équipe pour proférer des propos blessants et humiliants à vos collègues, sans que vous puissiez répondre ou vous expliquer. Cette composante est souvent celle qui apparaît la première.

On dénigre votre travail

De manière assez insidieuse, votre manager vous explique que votre travail n’est pas satisfaisant sans apporter d’éléments justificatifs, mais cela motivant le refus de l’augmentation accordée aux autres collaborateurs.

On vous assène des mesures vexatoires

Le manager vous adresse des notes avec des remarques péjoratives, vous demande de le mettre en copie de tous les mails que vous adressez à vos interlocuteurs pour contrôle… vous dépose les photocopies que vous auriez oubliées et laissées au copieur. Ces pratiques visent à discréditer votre travail et mettre en exergue « une incapacité professionnelle ».

On dégrade vos conditions de travail

Ces dégradations peuvent être d’ordre humain et toucher au respect de la personne, relationnel dans les interactions entre la personne et son environnement, ou matériel avec les outils inadaptés à la mission.

On vous critique et atteint votre dignité

Soupirs énervés, remarques désagréables, allusions douteuses sur votre travail, vos compétences, votre vie personnelle, votre présence au travail purement vénale… sont quotidiens.

On vous met au placard

La mise au placard peut se manifester de différentes façons : le salarié n’est plus convié aux réunions qui devraient le concerner, il est retiré des processus de décision, parfois physiquement isolé, déconnecté du groupe, déplacé au retour d’un congé, installé sur un petit bureau…

On vous confie des tâches irréalisables

Les objectifs que vous fixe votre manager sont irréalisables et conduisent à chaque échéance à vous reprocher leur non atteinte. On cherche à vous pousser à la faute.

On vous confie des tâches dévalorisantes

Les tâches confiées ne correspondent pas à votre qualification afin de vous discréditer auprès de vos collègues. Au retour de votre congé de maternité ou de maladie, on vous retire des dossiers ou des responsabilités.

On vous accuse à tort

Au moindre problème, le manager vous reproche votre comportement, votre décision, sans avoir préalablement vérifié que vous étiez responsable. Vous êtes toujours désigné coupable et répréhensible. Toutes les situations sont sujettes à vous déstabiliser.

On vous intimide

Au retour d’un arrêt maladie, après visite médicale de reprise, le médecin du travail confirme votre reprise. Cependant au retour sur votre lieu de travail, le manager critique la décision du médecin, vous invective avec un comportement agressif, dénigre d’une voix glaciale vos capacités à réaliser votre mission et vous dit clairement qu’il est hors de question de payer un salarié à temps plein inapte au travail. Cette situation vise à vous intimider et discréditer en période de fragilité (retour après des problèmes de santé).


Côté employeur

Le harcèlement moral au travail est souvent exercé contre un salarié en raison de ses convictions religieuses, opinions politiques, activités syndicales ou en réaction à son refus de se soumettre à l’arbitraire de son manager.


Le harcèlement moral débute souvent de façon anodine avant de se propager insidieusement, les attaques, reproches, humiliations, pressions, intimidations, se répètent de plus en plus fréquemment, et constituent une véritable persécution portant atteinte à l’intégrité physique et psychique de la victime.


Face à de tels comportements, tous les individus de l'organisation  ont une part de responsabilité :

· Vos collègues et/ou délégués du personnel qui n’ont pas vu, nié ou minimisé les faits, ne vous ont pas soutenu et n’ont pas dénoncé ces pratiques.

· Votre manager par sa personnalité et son management inadapté, est passible d’une sanction disciplinaire (qui peut aller jusqu’au licenciement pour faute grave).

· Votre direction qui ne fait rien malgré le fait d’avoir connaissance des actes, et aurait dû prendre toutes dispositions nécessaires en vue de prévenir les agissements de harcèlement moral.


Le harcèlement moral au travail est souvent utilisé comme un mode de management visant à supprimer les résistances et faire commettre une faute au salarié victime, afin de le sanctionner ou le licencier à moindre coût. La victime idéale est souvent consciencieuse et vulnérable.


Des conséquences néfastes

La santé d’un salarié qui souffre de harcèlement moral se dégrade : pression, stress, insomnies, problème de santé, burnout…. Dès lors, perte de confiance et de motivation, incapacité à réaliser les tâches confiées, absentéisme en découlent. Les performances et le travail s’en ressentent.

Les managers devraient comprendre qu’une personne harcelée n’est pas en état de réaliser ses missions efficacement et n’est donc pas en état d’atteindre les objectifs fixés par l’entreprise. Des conséquences désastreuses tant pour le salarié que pour l’entreprise. Un manager harceleur affecte le bien-être et la performance de son équipe.


Comment réagir ?

Il s'agit dans un premier temps de réaliser et comprendre que vous êtes en situation de harcèlement moral, et non que vous êtes coupable d'erreur, oubli ou quelques fautes que ce soit.

Si votre moral est bon, ne vous laissez pas impressionner et ne rester pas seul face à la souffrance. Tenter la médiation et demander de l’aide au délégué du personnel, au responsable des ressources humaines ou au médecin du travail.

Si aucune résolution amiable n’est possible, vous pouvez saisir le Conseil des Prud’hommes dans le secteur privé ou le Tribunal administratif dans le secteur public pour obtenir réparation du préjudice subi, ou, négocier votre départ.

C’est à vous de prouver le harcèlement à l’aide de mails, attestation médicale, attestation de collègues, relevés de faits, documents officiels…

Des associations peuvent vous venir en aide. Contactez le Réseau France Victimes qui dispose d'écoutants disponibles 7j/7 de 9h à 19h par le biais du numéro gratuit d’aide aux victimes, le 116 006 (hors métropole +33 1 80 52 33 76).


Pour éviter ces situations, la prévention du harcèlement moral au travail nécessite d’intervenir en amont des violences par la mise en place d’un management bienveillant et participatif : engagement de la direction dans la lutte contre toutes les violences internes, correction des dysfonctionnements de l’organisation, aménagement des rythmes de travail, écoute et prise en compte des témoignages, cohésion d’équipe…

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